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La leçon du mouvement de Serbie
Du besoin de penser collectivement les principes des institutions 
Xavier Ortega Martin, 5 juillet 2025

L’élaboration collective de ce qui fait besoin dans une situation

 

Un point qui me semble absolument décisif dans le mouvement qui a lieu en Serbie est l’idée de la politique qu’il porte. L’idée nouvelle, au fond, qu’il faut se confronter aux problèmes collectifs en les considérant tels qu’ils se posent à nous, ni plus, ni moins. Et ce «  ni plus, ni moins  », exprime le sens de la stricte nécessité. Autrement dit, c’est une idée que la politique doit être pensée, qu’elle est le lieu où doivent se réfléchir les strictes nécessités de la vie collective et que cette pensée ne peut avoir lieu que dans le cadre d’une intellectualité collective : 

 

«â€¯Les questions et les décisions appartiennent à ceux qui sont concernés – donc nous tous. » 

 

La question de savoir comment on reconnaît une stricte nécessité, absolument urgente, suffisamment pour que tous s’accordent dessus, implique la pensée, l’élucidation collective. Cela explique certainement que le mouvement serbe ne reprenne pas le mot de «â€¯politique » à son compte, tant ce qu’il veut dire aujourd’hui renvoie au parlementarisme, à toutes sortes d’irrationalisme politique et, en général, à des choses auxquelles, précisément, les étudiants serbes s’opposent. Et peut-être devrions-nous, nous aussi, cesser d’affirmer que «â€¯tout est politique » et nous méfier de ce vieux mot, rendu monstrueux par les temps qui courent. De l’abord de la question de la politique, ou plutôt, pour eux, de la confrontation radicale et de la résolution des problèmes collectifs, se dégage donc une attitude de sérieux, sans légèreté, mais sans fioritures et sans grandiloquence. Car ce dont il s’agit est en principe simple et évident, et se dit dans une formule tautologique : il faut faire ce qu’il y a à faire. Comme l’affirme une étudiante dans un discours tenu lors de la grande manifestation du 15 mars, il s’agit simplement de demander le «â€¯fonctionnement élémentaire des institutions », c’est-à-dire au service de «â€¯l’intérêt général et objectif de tous ». C’est en s’appuyant sur cette nécessité élémentaire, et en se tenant aux conditions de sa réalisation sérieusement et sans transiger, que le mouvement révèle l’incapacité constitutive du système actuel des institutions serbes à répondre vraiment à cette exigence. Les étudiants serbes mettent ainsi dans une relation fondamentale l’expérience d’une nécessité, d’un besoin absolu et radical, avec le besoin de penser ce qui “fait besoin”, l’amputation que cette nécessité révèle, et dont elle exige la réparation. S’il y a besoin de penser, donc, c’est qu’il y a besoin de déclarer et de faire valoir quelque chose qui n’existe pas, qui, en l’état, ne peut pas exister, ne peut pas advenir facilement ou par accident, mais qui, du point de vue de la vie des gens, ne peut pas ne pas exister. C’est en ce sens une nécessité de la vie des gens. C’est cela qu’ils appellent ici le système défini par le bon travail des institutions et dont les conditions ne peuvent être dans «â€¯la démocratie représentative, où tout le pouvoir et la responsabilité sont laissés aux représentants choisis, qui à notre place décident de nos destins », mais sont dans «â€¯une démocratie directe où la question se pose à chacun et chacun est responsable de ce par quoi il est concerné » – ainsi qu’ils l’affirment dans leur Lettre au peuple de Serbie. Ce n’est pas un besoin dont l’objet et les conditions existent, c’est un besoin dont l’objet est radicalement absent, et c’est cette radicalité qui ordonne au travail collectif de se penser. Comme le déclare une autre étudiante lors de la manifestation du 4 mars, si le gouvernement n’a toujours pas répondu aux demandes du mouvement, c’est 

 

« parce que nous demandons que les institutions fassent leur travail. Il semble que nous avons touché à un point qui est lié à toutes les autres choses qui ne fonctionnent pas. De ce fait nous attendons toujours. » 

 

Elle manifeste là une conscience claire que les étudiants serbes ont touché à un point de réel, à un besoin radical, et que lorsqu’ils affirment la nécessité du «â€¯bon travail des institutions », au service de l’«â€¯intérêt de tous », et aux principes de droit et de justice qui en découlent, ils se trouvent par leurs principes dans une opposition irréductible aux principes que portent les institutions dans leur fonctionnement actuel et ceux qui en sont les tenants.

 

Les principes s’élaborent et se démontrent collectivement

 

Ceci engage l’idée que le travail politique doit se réaliser à même les choses, de l’intérieur des problèmes qui se posent vraiment à la vie des gens, sans en fabriquer artificiellement : ce qui implique de comprendre ce que les choses sont, en elles-mêmes, ce en quoi elles nous font obstacle et ce que l’on peut en attendre. Dans ce travail d’élaboration et de décision collective, il s’agit également d’élucider ce au nom de quoi on est en droit de s’indigner de tels problèmes. C’est le sens de l’affirmation par la jeunesse, dans l’Édit de Niš, du besoin d’ «â€¯un système fondé sur l’effort et la connaissance ». Les principes, s’ils veulent être tels, ne peuvent être des artifices sortis de l’œuvre d’une révélation individuelle ou d’une doctrine préétablie : ils ne peuvent s’élaborer que dans un travail collectif d’élucidation et de mise à l’épreuve des conditions de ce que l’on affirme collectivement. Contre tous les pronostics des observateurs nationaux et internationaux traitant avec mépris et suffisance le mouvement de Serbie et assurant l’impossibilité de son succès, les étudiants opposent la pensée, la preuve de leurs premières réussites : 

 

«â€¯Transformant les voix individuelles en une force de changement, nous avons prouvé que la Serbie n’est pas un assemblage d’intérêts divisés mais un ensemble de citoyens qui partagent une vision pour le futur. » 

 

Ce que clarifie ce mouvement, qui est sans doute le premier mouvement politique «â€¯post-dégagiste », c’est qu’un mouvement politique ne saurait consister dans ce qu’il dénonce, mais au contraire dans ce qu’il affirme comme absolument nécessaire.

Ainsi, face à l’omniprésence du prétexte comme modalité de la pensée politique en situation de parlementarisme (toute nouvelle “cause” politique devenant le prétexte d’une nouvelle lutte pour le pouvoir, pour de nouveaux “bassins électoraux”, etc), les étudiants serbes identifient un point dans le réel et s’y tiennent, sans céder un seul moment sur ce point décisif : le caractère intolérable de la corruption systématique, qui tue, et la nécessité absolue que les institutions fassent leur travail (en particulier celles de la justice, mais également, ensuite, des médias, de la construction, de la décision collective). Au prétexte, ils opposent un point qui est une fin en soi sur laquelle se met d’accord l’ensemble d’un peuple.

 

Le mouvement de Serbie met en crise le système des institutions en tenant collectivement un point auquel celui-ci ne peut pas répondre

 

Ce mouvement rend clair que le travail politique ne saurait consister à opposer des faits à des principes, ou des principes à des faits, et que faire ce travail n’est pas un jeu gratuit, mais une nécessité de la vie des gens. C’est cela qu’exprime avec une clarté exceptionnelle le discours d’une étudiante à la grande manifestation serbe du 15 mars, dans lequel il faut souligner la déclaration forte qu’elle fait sur le ressort de l’opposition du mouvement au principe des institutions actuelles, à ce qui fait leur système destructeur : 

 

« Qu’est-ce qui actuellement empêche les institutions de répondre à ces demandes ? Est-ce que les institutions sont en mesure de travailler de manière indépendante et dans l’intérêt de tous les citoyens ? Nous serions en train de mentir à nous-mêmes si nous affirmions n’avoir pas les réponses à ces questions. Ils avaient quatre mois pour répondre à nos demandes ce qu’ils n’ont pas fait.

Nos demandes sont basées sur les principes du droit et de la justice. Ces principes sont clés pour le fonctionnement de chaque société juste. Le fait est que ce système, non seulement ne veut pas, mais ne peut pas les remplir ni résoudre ainsi les problèmes. Par là, ce système montre que cela provoquerait sa propre destruction.

Ceci nous montre qu’il est dans une opposition essentielle à ces principes et que des vrais changements sont nécessaires afin de construire ensemble un système dans lequel ces principes seraient respectés. Pour créer des conditions dans lesquels ce respect est une règle et non pas une exception, il est nécessaire que les sources de corruption se tarissent à jamais, ce que nous pouvons accomplir seulement ensemble, en faisant un effort pour aller vers un changement. »

 

Ce mouvement nous montre à quel point on ne saurait réduire, rendre compte d’un mouvement politique par les déterminations objectives auxquelles il s’oppose. Il présente une dimension affirmative qui transforme un fait objectif en point de réel politique : l’effondrement de l’auvent, référé par les étudiants au fait social de la corruption, qui organise le fonctionnement des institutions. Et cela signifie que c’est un point d’une importance organique, qui est le cœur décisif qui oriente leur travail politique. Le point de la corruption (des institutions qui ne font pas leur travail) est un point qu’il faut s’atteler à résoudre, vraiment, avec une opiniâtreté intransigeante. Et tant que ce point élémentaire ne trouve pas de réponse, le travail doit se poursuivre. C’est ce point de réel sur lequel ils découvrent pouvoir s’appuyer collectivement sans entamer sa solidité, qui permet aux étudiants serbes d’habiter avec tant de ferveur et de conviction les mots de «â€¯travail », de «â€¯droit » et de «â€¯justice », des mots qui pour beaucoup d’entre nous semblent avoir perdu tout contenu d’espoir, voire même tout contenu, tout court. Ces étudiants exceptionnels nous permettent de dire : «â€¯le droit, la justice, le travail sont des idées neuves dans le monde ». Contre tous les mots d’ordre creux de «â€¯révolution » que l’on entend par ici, telle est peut-être la véritable fidélité à l’esprit révolutionnaire : réinsuffler de la vie dans les ruines de l’histoire.

 

La solidité du mouvement vient de ce qu’il tient conséquemment un point d’intransigeance 

 

Le mouvement serbe cherche donc à tenir un point – dans et par lequel il élucide et éprouve des principes auxquels il donne un contenu neuf –, un point où ces principes politiques se lient à une situation particulière, et donnent à cette situation le caractère de commencement possible, et la possibilité d’une subjectivation et d’une projection collective. Cette situation intolérable n’est pas un prétexte â€¯parmi d’autres. Et l’opération d’orientation permise par ce point et les principes qui y prennent un contenu neuf ne consiste ni dans la figuration préétablie d’un lendemain rêvé, ni dans un rapport d’application forcenée de principes préétablis, sortis sans réfléchir du chapeau d’une quelconque doctrine ou idéologie d’un autre temps. Il ne porte aucune promesse, simplement la conscience de ce qu’il y a à faire pour pouvoir construire sa vie selon «â€¯les principes du droit et de la justice », ce dont ils doivent se rendre collectivement responsables et qui vaut la peine de «â€¯l’effort pour aller vers le changement ». Aussi, ce que rend clair ce mouvement pour moi, d’autant qu’il est encore en cours, c’est que la spontanéité n’est pas l’élément décisif de la politique, que celle-ci n’est pas une affaire de magie ou de grand saut dans le vide  : qu’il y a une pensée et une élaboration patientes sur lesquelles on ne peut passer au nom de je ne sais quel pseudo-radicalisme, et dont témoigne, il me semble, l’hétérogénéité du mouvement, y compris au sein des groupes étudiants. Et je dirais même d’abord entre les étudiants, au sens où ce sont eux qui, en découvrant la possibilité d’un nouveau réel de la politique, formulent une diversité de politiques hétérogènes dont il est indécis, d’entrée de jeu, laquelle sera décidée et décisive.

Il y a en ce sens, dans les déclarations que j’ai lues, un très fort sérieux, une conscience profonde que l’on ne saurait préfigurer un monde idéal à réaliser. Les principes qui orientent le mouvement serbe ne sauraient être compris comme l’ensemble des institutions de la Serbie du futur, dont on devrait exiger une date et un plan détaillé de réalisation tout fait –  ce serait illusoire, car le futur est chargé d’une dose de faits imprévisibles. Par là même, il me semble que les étudiants serbes révèlent dans les idées d’espoir, de destin, de progrès, leur seul contenu raisonnable, par-delà tout optimisme et tout pessimisme. Ce n’est pas en vertu de la bienveillance d’un être transcendant que se constituerait un pays où les institutions feraient leur travail, c’est simplement qu’ils considèrent que cela doit se réaliser. Ce qui ne veut pas dire que cela va se réaliser par le simple fait de penser qu’il le faut. Ce futur doit arriver, il est présent sur le mode de son besoin collectif et impératif, mais il n’existe pas. Il implique donc une confiance dans leur capacité collective à l’envisager et à en instituer les conditions. Le nom de cette confiance dans le fait de réunir collectivement les conditions du futur est ce qu’ils appellent «â€¯peuple de Serbie. » Ce n’est donc pas un futur au sens d’un avenir parmi d’autres, mais c’est un futur dont ils formulent le besoin radical. C’est un futur nécessaire, d’où le fait qu’ils en fassent un principe de leur Édit 

 

«â€¯la connaissance est valorisée plus que l’obéissance, où les jeunes voient l’espoir dans leur pays. »

 

Leur espoir est l’attitude que rend possible leur pensée constante de ce que ce futur collectif exige impérativement et leur conscience d’être les seuls à pouvoir y travailler : 

 

«â€¯Donc, plutôt que le chaos nous choisissons la sagesse, plutôt que les mouvements précipités nous choisissons le discernement, nous nous battons non pas pour détruire, mais pour construire. Que notre force soit non seulement dans l’opposition, mais dans la vision de ce qui vient après. La manière dont nous agissons aujourd’hui décide de notre vie à tous demain. »

 

Reprenons en France la discussion sur le réel de notre situation, de la vie des gens et les principes qui s’imposent 

 

La clarification forte que je tire du mouvement serbe tient à la leçon qu’il nous donne sur le rôle des principes dans la construction d’institutions et, donc, dans le travail politique de transformation du pays. Ce mouvement des étudiants de Serbie tient du fait d’avoir saisi le cœur du dysfonctionnement des institutions. Et il me semble que dans la situation dans laquelle nous nous trouvons ici en France, tirer une leçon du travail des étudiants de Serbie consisterait à affirmer avec force qu’un véritable mouvement politique ici doit partir du réel de la vie des gens, et que ce réel tient, je le crois, aux conditions abîmées du travail qui ruinent la vie des gens, et du travail des ouvriers étrangers en premier lieu. Il me semble que c’est celui-là le point de réel par lequel les principes du futur nous exigent de refaire les institutions.

Ce réel tient, en définitive, au fait qu’il y a ici un travail ouvrier, réalisé par des étrangers, qui est à la fois fondamental à notre existence collective, et méprisé et rendu impossible par les institutions actuelles. Ainsi, il me semble que l’importance du point d’intransigeance du mouvement serbe rend évident pour nous qu’il ne s’agit pas de conditionner la reconnaissance de la place des travailleurs étrangers parmi nous à quoi que ce soit : ni à un “niveau d’intégration”, ni à un “niveau de français”, ni à une “irréprochabilité morale”, ni à l’état des relations géopolitiques entre nos pays, ni à des conditions “suffisamment invivables” dans les pays qu’ils ont quittés. Il s’agit d’affirmer que le travail des étrangers est un travail réalisé par des gens comme nous, et par lequel ils cherchent à construire leur vie et notre vie à tous. Il s’agit de reconnaître l’irréductibilité de la décision de partir, sans qu’entre en question la «â€¯suffisance des causes objectives du départ », reconnaissance qu’exige l’impératif de notre situation.

Comme nous l’enseignent les étudiants serbes, ce qu’il y a de réellement, politiquement positif dans une situation, ce ne sont pas les faits objectifs, ce sont les principes en conflit. Leur leçon est sur ce que cela veut dire qu’une opposition politique doit être pensée et faite par les principes. Elle ne doit pas avoir pour but une opposition totale (qui vise comme préalable l’effondrement du système), c’est bien plutôt l’opposition totale qui est impliquée par l’opposition sur un point précis, autour duquel s’organise un antagonisme irréductible. Les principes affirmés par les étudiants serbes montrent l’inconsistance des principes avancés par les tenants du fonctionnement actuel des institutions, et leur rendent leur contenu réel : ils en exhibent le caractère arbitraire et injustifiable.

Pour le travail étranger, il y a d’une part, les principes latents qui déterminent la logique des institutions criminelles de la division fixiste, classiste et hiérarchique entre “travail national” et “travail migrant”, entre “travail masculin” et “travail féminin”, entre “travail intellectuel” et “travail manuel”. Ces principes, qui président à la circulation des marchandises, la surexploitation des travailleurs étrangers, la construction du CESEDA et le fonctionnement excluant d’institutions comme l’OFII et les préfectures de police, nous devons montrer qu’ils sont arbitraires dans leur fondement, simple élaboration éthico-juridique justifiant la domination de quelques-uns, et saper ainsi leur autorité. Car il y a d’autre part le principe fondé sur l’élaboration collective des strictes nécessités de la vie des gens qui vivent ici, que nous affirmons, et par lequel s’éclaircissent les données et les besoins de la situation. C’est le principe qui impose la reconnaissance de la nécessité et de la singularité du réel de ces vies en construction, que les personnes qui décident de quitter leur pays pour venir ici cherchent à construire par leur travail, travail nécessaire à notre existence collective, et dont ce qu’il affirme nous pousse à nous saisir du réel de notre situation. C’est ce dernier principe qui est affirmé dans l’exigence d’une autorisation de travail pour toutes et tous, et qui est candidat à donner sa substance aux nouvelles institutions dont la nécessité se fait sentir ici. C’est ainsi qu’il faut comprendre et affirmer le refus de la distinction faite entre vrais et faux papiers, vrais et faux réfugiés. Il n’y a pas de vrais et de faux papiers, de vrais et de faux migrants : la haine des personnes d’autres pays n’est pas le principe à l’aune duquel ces travailleurs jugent les vies, les actions, les institutions ; et je crois que ça ne doit être le principe d’aucune personne qui ait une idée minimalement haute, une idée décente et raisonnable à vrai dire, de la vie humaine.

Voilà la leçon des Serbes : si nous prenons acte de tout cela, si nous reconnaissons le fait d’un travail étranger effectif et fondamental ici, qui se fait droit du fait de sa propre existence, alors nous ne pouvons que reconnaître que les institutions actuelles sont dans une opposition irréductible à ce que nous affirmons, et qu’elles sont radicalement incapables d’entendre ce que nous affirmons. Car, s’il s’avérait que tous ces travailleurs sortent de la misère et la précarité où ils sont maintenus par les patrons et les administrations, s’ils sont reconnus comme membres à part entière du peuple de ce pays, alors ils perdraient toute l’utilité qu’ils ont pour les forces malfaisantes qui gouvernent, au premier rang desquelles les employeurs (et l’ensemble du système économique) qui ont absolument besoin que les étrangers soient exclus du droit commun. Cela prouve que l’idée de l’autorisation de travail est incompatible avec le fonctionnement actuel des institutions. Reprenons donc à notre compte ce que nous dit l’étudiante serbe : 

 

«â€¯par là, ce système montre que cela provoquerait sa propre destruction. »

 

Les principes neufs portés par le mouvement serbe, comme ceux que nous devons porter ici, ne sont donc pas déductibles des faits, ni donc réfutables par eux – encore heureux, car les faits pullulent et sont contradictoires, ainsi que le montrent les dissensions au travail entre les différentes parties des étudiants serbes. Ces principes sont plutôt, pour le peuple serbe, ce dont l’affirmation est nécessaire pour se rehausser à la vue de son destin, et se trouver en mesure de travailler en toute conscience et sérieusement – c’est-à-dire collectivement –, à son bonheur. Pauvre de ceux qui y voient un objectif optionnel.

 

Avril 2025

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